Auto entrepreneur
Créé en 2008 sous le nom plus
connu d’auto-entrepreneur, ce régime séduit par la réduction des formalités
administratives et un statut fiscal avantageux.
Il est très rapidement plébiscité
par de nombreux travailleurs indépendants et des salariés en quête d’un complément
de revenus (327 000 créations d’entreprises en 2008 ; 590 183
créations d’entreprises en 2009 et plus d’un million de micro-entreprises
immatriculées en 2017).
En 2016, les auto-entrepreneurs
deviennent des micro-entrepreneurs : retour sur le fonctionnement, les
avantages et les inconvénients de ce régime social et fiscal simplifié.
Souvent présentée comme une
catégorie juridique d’entreprise à part entière, la micro-entreprise est
en réalité un régime fiscal et social.
Ce régime s’adresse aux entreprises individuelles et aux entreprises unipersonnelles à responsabilité limitée (EURL) ayant opté pour une imposition sur le revenu, à condition qu’elles ne dépassent pas un certain plafond de chiffre d’affaires (voir tableau ci-dessous).
Activités |
Plafonds de chiffre d’affaires |
---|---|
Ventes de marchandises |
170 000€ HT |
Prestations de services artisanales ou commerciales |
70 000€ HT |
Activités libérales (prestations intellectuelles) |
70 000€ HT |
Deux tiers des micro-entreprises
exercent une activité artisanale ou commerciale. Le tiers restant réalisent des
prestations intellectuelles.
Les secteurs d’activités sont très variés au vu du grand nombre d’activités autorisées en micro-entreprises. Le secteur du BTP est toutefois loin devant les autres secteurs puisqu’il représente près de 20 % du chiffres d’affaires des micro-entrepreneurs (contre 5,5 % pour le secteur industriel, second secteur en termes de chiffre d’affaires).
Caractéristiques du régime | Auto-Entrepreneur | Portage Salarial |
---|---|---|
Rémunération |
Le revenu de l'auto-entreprise est égal à son chiffre d'affaires diminué de ses frais et charges. Impossibilité de déduire les frais et charges du chiffre d’affaires |
La rémunération est fixée en amont avec la société de portage salarial pour permettre au porté de bénéficier d’un salaire conventionnel qu’il perçoit régulièrement.
Les frais relatifs à l’activité du porté peuvent être déduits. |
Couverture chômage (Pôle Emploi - Assedic) |
Cumul possible avec des allocations chômage |
Cumul possible avec l'indemnisation chômage
|
Couverture sociale applicable |
L’auto-entrepreneur est rattaché au RSI (Régime Social des Indépendants). C’est le régime social des entrepreneurs individuels. |
Le porté bénéficie de la couverture sociale du salarié « classique » : sécurité sociale/santé au travail, Comité d’entreprise etc… |
Tenue d'une comptabilité |
Comptabilité simplifiée (pas de tva) à réaliser par l’auto-entrepreneur, ou recours à un expert-comptable (payant). |
Comptabilité prise en charge par la société de portage salarial (compris dans les frais de gestion) |
Formation / Accompagnement |
L’auto-entrepreneur ne peut pas bénéficier du fameux CPF (Compte personnel de formation) car il n’est pas salarié. A partir de 4670€ de CA, il est tenu de verser une contribution pour la formation professionnelle égale à un pourcentage du chiffre d'affaires annuel. |
La société de portage salarial a l'obligation d'accompagner et de former le porté. Le porté peut bénéficier des outils de la société pour être référencé dans les entreprises clientes. La société de portage doit l'accompagner pour acquérir son autonomie professionnelle et doit lui assurer son CPF. |
Relation avec les clients |
L’auto entrepreneur facture ses missions en son nom propre. Il assure lui même le recouvrement des impayés. |
La société de portage facture le client du porté qui a la charge de la relation client. La société de portage assure le recouvrement des impayés pour le porté. |
Les deux solutions ayant leurs avantages, un certain nombre de consultants indépendants font le choix de cumuler les deux statuts (salarié et entrepreneur individuel sous le régime de la micro-entreprise).
Ce cumul est possible, tout comme un cumul du régime de la micro-entreprise avec une activité salarié classique ou une pension de retraite.
Les créateurs d’entreprise qui optent pour ce régime, bénéficient de formalités simplifiées lors de la création et pendant la vie de l’entreprise.
Un micro-entrepreneur est
dispensé d’établir des comptes annuels (bilan, compte de résultat et annexes).
En dessous d’un certain seuil de
chiffre d’affaires (voir tableau ci-dessous), il bénéficie également d’une
franchise de TVA. En-dessous de ce seuil, un micro-entrepreneur ne déclare, ne
facture ni ne récupère pas de TVA.
Enfin, il n’est pas obligé de recourir à un expert-comptable ni d’adhérer à un centre de gestion agréée.
Activités | Plafonds de franchise TVA |
---|---|
Ventes de marchandises | 82 800€ HT |
Prestations de services artisanales ou commerciales | 33 200€ HT |
Activités libérales (prestations intellectuelles) | 33 200€ HT |
Le paiement des cotisations sociales se fait sur la base d’un forfait appliqué au chiffre d’affaire encaissé. Le taux forfaitaire dépend de l’activité exercée.
Activités | Taux de cotisation forfaitaire |
---|---|
Ventes de marchandises | 12,8% |
Prestations de services artisanales ou commerciales | 22% |
Activités libérales (prestations intellectuelles) | 22% |
Ces taux de cotisations sociales peuvent être réduits lorsque le micro-entrepreneur bénéficie du dispositif d’aide au chômeur créateur ou repreneur d’entreprise (Accre).
Le bénéfice réalisé est calculé
en appliquant un abattement forfaitaire pour charges sur le montant des
recettes appliquées, évitant des démarches comptables complexes. L’abattement forfaitaire
dépend de l’activité exercée.
Activités | Abattement forfaitaire pour charges |
---|---|
Ventes de marchandises | 71% |
Prestations de services artisanales ou commerciales | 50% |
Activités libérales (prestations intellectuelles) | 34% |
Le bénéfice ainsi calculé est imposé à l’impôt sur le revenu (et donc intégré aux revenus du ménage). Un micro-entrepreneur a toutefois la possibilité, si les revenus de son ménage ne dépassent pas un certain seuil, d’opter pour un prélèvement libératoire de l’impôt sur le revenu. Concrètement, l’impôt est alors calculé en appliquant un taux unique, qui dépend de l’activité exercée, aux recettes encaissées.
Activités | Taux du prélèvement libératoire forfaitaire |
---|---|
Ventes de marchandises | 1% |
Prestations de services artisanales ou commerciales | 1,7% |
Activités libérales (prestations intellectuelles) | 2,2% |
Les inconvénients de ce régime simplifié
tiennent en grande partie au régime de protection sociale (sécurité sociale des
indépendants) associé et à l’isolement du travailleur indépendant.
Contrairement au salarié porté,
un micro-entrepreneur n’a pas la possibilité de bénéficier des allocations de
retour à l’emploi lors des périodes sans missions. Le fait d’être affilié au
régime social des indépendants peut également représenter un inconvénient pour
une personne qui a été salarié toute sa vie (dans le calcul de sa retraite). Le
portage salarial assure dans ces situations une plus grande continuité.
Deuxième inconvénient de ce
régime (et plus globalement pour les travailleurs indépendants), un
micro-entrepreneur doit assurer le recouvrement de ses factures lui-même et se
retrouve souvent dans une position compliquée vis-à-vis de ses clients en cas
de problème. L’accompagnement proposé par une entreprise de portage permet de
faire face à ces situations plus sereinement.
Sans un accompagnement extérieur,
il est souvent difficile de développer son activité dans la durée. Ce régime
simplifié permet de démarrer une activité ou de compléter ses revenus. Il est
plus fragile pour développer son activité : fin 2017, seuls 62% des
micro-entrepreneurs déclarent un chiffre d’affaires pour en moyenne 1 221 euros
par mois.
Enfin, la simplicité de l’abattement forfaitaire pratiqué a pour revers l’impossibilité de déduire les charges au réel. Cela peut être pénalisant pour les activités qui exigent des dépenses importantes ou dans une période d’amorçage d’activité qui nécessite des investissements.
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