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Le conseil en portage salarial constitue-t-il une concurrence déloyale ?

25/02/2009

(communiqué de presse) ITG 25 février 2009

 

Alors que le portage salarial vient d’être reconnu par la loi de modernisation du marché du travail du 25 juin 2008, des sociétés de conseil se sont opposées via leurs instances représentatives à la reconnaissance de ce mode d’organisation du travail. Selon ces sociétés le conseil en portage salarial constituerait une concurrence déloyale. Qu’en est-il en réalité ?

 

Le marché du conseil est constitué essentiellement de très petites entreprises et de travailleurs indépendants sous le code APE du conseil, on relève que plus de 90 % des inscrits ont moins de 5 salariés et que plus de 50 % sont des solos.

Les acteurs de ce marché sont donc très atomisés à l’exemple de ceux du secteur de la santé où le médecin de ville n’est pas perçu –c’est évident- comme faisant de la concurrence à l’hôpital ou aux cliniques.

 

La comparaison est juste car les sociétés de conseil ne font pas le même métier que les solos. Ces derniers proposent une expertise, c’est-à-dire un savoir-faire parfaitement adapté au contexte du métier de leurs clients. Ce sont des « sachants » à qui on achète une expérience vécue dans un environnement identique ou très proche. A contrario les cabinets de conseil vendent essentiellement des méthodologies et des process souvent « transverses » qui mobilisent des moyens humains supérieurs à ce qu’un individu peut envisager. Lorsqu’on vit dans ce secteur on constate rapidement que la demande qui s’adresse aux uns ne concerne pas les autres.

 

La demande est vue par les tenants de la concurrence déloyale comme un gâteau à se partager. Augmenter le nombre des convives diminuerait la part de chacun. Rien n’est plus faux que cette vision malthusienne. Les experts en Portage Salarial créent leur propre demande. Chaque dialogue avec un client potentiel soulève des opportunités de missions, qui ne se seraient pas révélées si la rencontre n’avait pas existée.

 

Si la concurrence ne se fait pas sur la nature des missions elle se ferait alors sur les prix pratiqués. Les sociétés de conseil en portage salarial étant accusées de dumping. Pourtant on a du mal à imaginer une concurrence de prix sur une prestation pour laquelle celui qui justement se plaint de cette concurrence ne serait pas concerné. Il s’agirait donc d’un malentendu. Alors, les quelques arguments ci-après devraient le dissiper.

En effet, le prix de vente de la mission d’un conseil porté est calculé de la même manière que le ferait un indépendant. Sont comptés les temps de mission, le temps commercial et les frais sans sous estimer aucun de ces facteurs. Les tarifs qui en résultent sont en tous points conformes aux standards du marché. Certes les charges sont moins élevées que dans le cas d’un cabinet mais les prix sont comparables à ceux des indépendants.

 

Le portage Salarial n’est pas une voie de précarisation qui saboterait le marché du conseil. D’ailleurs les pouvoirs publics, servis par leurs moyens d’études et d’enquêtes, l’ont bien compris. Les consultants portés désirent avant tout se constituer une activité viable et durable et les sociétés de portage salarial ont également le souci de leur pérennité. Comment pourrait-il en être autrement ?

 

A titre d’exemple, une enquête de l’Institut du Temps Géré portant sur 502 personnes portées montre que 44 % des portés ont plus de trois ans de présence dans l’organisation.

 

Pourquoi des hommes qui tous les jours prouvent leur grande intelligence au sein de leur entreprise tiennent-ils de tels raisonnements précaires à l’encontre du portage salarial ?

Est-ce par simple réflexe malthusien ? N’est-ce plutôt pas pour utiliser (en l’alimentant), la peur du changement afin de se présenter comme des portes drapeaux et des défenseurs de leur profession ? Le Portage Salarial ne représenterait alors à leurs yeux qu’une munition ordinaire utilisable pour mieux asseoir une situation.

 

Au fond ce n’est que l’histoire que vivent tous ceux qui innovent dans un pays où le changement n’est pas encore accepté comme naturel.

 

Roland Bréchot

Directeur général d’ITG

www.itg.fr

Institut du Temps Géré

26, rue de la Pépinière

75008 Paris

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