Exclusif : Interview André Martinie, nouveau président du P.E.P.S

14/11/2012

Réunis hier en assemblée générale au siège de la CICF, les entreprises de portage salarial représentées jusqu'alors par la FeNPS et le SNEPS, ont voté à la quasi-unanimité la création de leur syndicat professionnel : P.E.P.S., Professionnels de l'Emploi en Portage Salarial. En exclusivité, le Guide du portage a interrogé son nouveau président, André MARTINIE.



Guide du Portage : Vous avez été élu président du PEPS ? Quels étaient les objectifs de ce rapprochement puis de la fusion du SNEPS et de la FeNPS ?



André Martinie : A force de nous côtoyer, nous avons fini par nous rendre compte que notre vision du Portage Salarial était la même à 95%. Malgré les divergences sur certains points, nous parlions du même métier. Nous avons commencé à envisager une collaboration sans immédiatement penser à la fusion. Chemin faisant, nous nous sommes rendus compte que nous pouvions aller plus loin.



Cela s'est fait de manière progressive. Chacun des deux syndicats a d'ailleurs créé une commission de rapprochement. L'objectif initial était que lors des négociations avec les partenaires sociaux, nous puissions être au clair sur les points où nous avions des convergences.



Nous représentons désormais 95% du patronat et nous pouvons dire que nous parlons maintenant d'une seule voix ce qui nous permet d'être mieux écoutés, mieux entendus. Or, beaucoup d'évolutions réglementaires de notre métier sont attendues. C'est la principale conséquence positive de cette fusion.



GdP : Comment l'OPPS (Observatoire Paritaire du Portage Salarial) a-t-il réagi ?



A.M : L'OPPS a publié un communiqué qui se réjouit ouvertement de cette fusion. Cela est clair et conforme à ce que nous pouvions attendre de leur part. En amont, les organisations syndicales ont été informées de ce rapprochement. D'ailleurs, Jean-François Bolzinger, secrétaire général adjoint de l'UGICT-CGT, a été l'un des premiers mis au courant de cette fusion.



GdP : Quelle est votre position sur l'accord du 24 juin 2010 signé par les partenaires sociaux qui encadre le Portage Salarial ?



A.M : Notre culture syndicale est celle de la négociation. Nous pensons qu'il y a beaucoup de choses utiles dans cet accord, c'est pourquoi nous souhaitons son extension. Il ne fait pas de doute qu'avec cet accord, la question des cadres a évolué très positivement. Quant aux non-cadres, l'accord institue une période transitoire de deux ans qui doit nous permettre de régler la question. Avancer avec les partenaires sociaux sur ce sujet est une des priorités du PEPS.



Nous souhaitons aussi demander officiellement dans les prochains jours un code APE afin que notre métier soit visible et qu'il soit comptabilisé dans les statistiques nationales de l'INSEE.



Enfin, nous allons entamer la rédaction d'une convention collective.



GdP : A moyen et long terme, comment voyez-vous évoluer le portage salarial ?



A.M : Dans l'immédiat et à long terme, les cycles économiques vont être de plus en plus courts, et les crises plus brutales. On peut espérer qu'il y ait une réglementation des excès bancaires et financiers. Dans le marché du travail tous les outils qui pourront permettre aux forces de travail de se préparer et d'envisager le futur vont connaître un essor. Le Portage Salarial, qui fait partie de ces outils, a donc un futur assuré. Jusqu'à quel point ? Je l'ignore. Mais si l'on compare avec le travail temporaire : il y a 50 ans c'était un métier peu important mais qui s'est développé après les lois AUROUX de 1982. Quand le Portage Salarial aura un cadre légal et un champ d'application achevés, il pourra se développer pleinement.



GdP : Quelle est l'organisation de l'équipe dirigeante du PEPS et son équilibre après cette fusion ?



A.M : Dans notre bureau dont je suis le président, nous avons deux Vice- présidents : l'un issu de la FeNPS, Hubert Camus, président d'ABC Portage, l'autre issu du SNEPS, Patrick Levy-Waitz, président d'ITG. Nous avons nommé 9 commissions de travail toutes dirigées par un tandem FeNPS/SNEPS. Il y a dans l'exercice de notre travail collectif un élément clé : la parité de représentation des anciens syndicats.



Propos recueillis par le Guide du Portage