IA et expert-consultant

07/12/2022

L’intelligence artificielle est un ensemble de concepts et de technologies. Vous en avez surement entendu parler (ou vu un film sur le sujet 😊). Elle vous fait peut-être peur, vous désintéresse ou au contraire c’est un sujet qui vous fascine.

Nous n’allons pas recenser tous les types d’intelligence artificielle existant : nous allons seulement aborder des cas où le consultant-expert peut être amené à travailler avec ces systèmes et ce que cela peut changer dans votre approche.

Pour commencer, rappelons que l’intelligence artificielle est définie par le dictionnaire Larousse comme un : « ensemble de théories et de techniques mises en œuvre en vue de réaliser des machines capables de simuler l’intelligence »[1]. Nous allons nous intéresser plus spécifiquement au machine learning, la blockchain et le metavers.


I - Le machine learning

Qu’est-ce que c’est ? Le machine learning est un algorithme permettant d’automatiser des informations (par exemple la production de contrats) et qui peut évoluer en intégrant les sollicitations réalisées par son utilisateur. En clair, il progresse grâce à l’utilisation que vous en faites.

Et alors, quel rapport avec l’expert-consultant ? Les systèmes de machine learning sont de plus en plus utilisés dans le domaine de l’audit. En effet, une fois l’algorithme préparé et utilisé plusieurs fois (attention à vérifier les potentielles erreurs), il sera de plus en plus fiable au fur et à mesure des utilisations. Alors, même si nous sommes convaincus que rien ne remplacera notre intelligence humaine, pour certaines activités redondantes ou automatiques, le machine learning présente l’intérêt de limiter les risques d’erreur. En effet, votre travail d’expert-consultant est tout autant constitué de création et d’innovation que de tâches de production dont le formalisme est automatisable.

Un algorithme créé selon le modèle du machine learning permet également de réaliser des opérations de contrôle. En effet, l’automatisation apportée par l’intelligence artificielle simplifie la revue et la détection d’erreur(s) sur une grande série d’opérations ou de documents. L’algorithme pourra alors compiler un grand nombre de contrats afin de vérifier ceux comportant des clauses litigieuses par exemple.

Le machine learning permet également de réaliser plus rapidement la veille nécessaire à un expert-consultant. En effet, il est indispensable en tant qu’expert de connaître parfaitement son sujet, son actualité, … Certains outils de veille, tel que Flint que nous vous avons déjà présenté (voir ici), permettent d’automatiser la recherche et la veille documentaire. Le machine learning permet d’aller plus loin en demandant au « robot » de comprendre vos besoins et de proposer des contenus de plus en plus pertinents selon vos besoins.

II - La blockchain

Qu’est-ce que c’est ? La blockchain est un système digital initialement créé pour faire fonctionner le bitcoin (une monnaie numérique). Mais attention, la blockchain ne peut être réduite à cette utilisation. Il s’agit d’une sorte de registre numérique sécurisé qui enregistre toutes les transactions effectuées sur une classe d’actifs dans leur ordre chronologique. En clair, la blockchain atteste de toutes les opérations faites par leur propriétaire.

Et alors, quel rapport avec l’expert-consultant ? Après avoir lu cette définition, vous vous posez certainement deux questions : quel est le rapport avec l’intelligence artificielle ? Et quel est le rapport avec un expert-consultant ?

Pour commencer, la blockchain n’est pas une technique ayant pour objet « de réaliser des machines capables de simuler l’intelligence ». Cependant, le lien entre les deux se développe : en effet, il est fondamental que les données utilisées via une intelligence artificielle (machine learning par exemple) puissent être tracées. C’est ce que permet la blockchain.

La traçabilité des données est donc un exemple de lien entre blockchain et l’intelligence artificielle mais c’est également un concept important dans votre métier d’expert-consultant. Par ailleurs, le développement de l’utilisation des technologies d’information et de communication (renforcée depuis la crise COVID 19) peut vous amener à utiliser des systèmes de blockchain notamment pour les signatures électroniques.

III – Le métavers

Qu’est-ce que c’est ? Le métavers (sans « e » en français et avec un « e » en anglais) est un système de réalité virtuelle dans lequel pouvez vous immerger via certains outils (casque de réalités virtuelle, capteurs sensoriels par exemple).

Si le concept de metavers a été utilisé pour la première fois en 1992, il a été mis sur le devant de la scène en 2021 par Mark Zuckerberg (connu pour avoir créé Facebook et être maintenant le CEO de Meta). Aujourd’hui, le metavers est présenté comme un environnement artificiel où les gens pourront évoluer dans les espaces de leurs choix (visiter New York ou une cité antique par exemple), acheter des objets virtuels qui leur appartiendront personnellement grâce au NFT, ou encore rencontrer d’autres personnes.

Quel est le rapport avec l’expert-consultant ? Aujourd’hui, l’utilisation du metavers se démocratise au sein du milieu de l’entreprise : Carrefour a lancé une campagne de recrutement dans le metavers. Par ailleurs, la crise Covid 19 a obligé à repenser la tenue des réunions en distanciel. Dans un billet de son blog le 7 décembre 2021, Bill Gates indique que dans deux à trois ans la plupart des réunions virtuelles se feront via des casques de réalité virtuelle.

Conclusion

Alors, cela veut dire que tout le monde passera par un algorithme pour réaliser un audit après avoir signé un bon de commande via un système de blockchain à la suite d’une réunion au sein du metavers ? Non, et heureusement. Mais ces évolutions existent, elles se démocratisent et il est important de les connaitre pour que le choix de les utiliser (ou pas) soit fait consciemment.

 

 



[2] Neal Stephenson (1992), Snow Crash, ed. Bantam Books, 480 p.

[3] NFT : non fongible token. Un bien fongible est un bien qui peut être divisé et échangé tout en gardant sa valeur (un billet de 20€ contre deux billets de 10€). En revanche un bien non fongible est une pièce unique (un tableau de maître par exemple). Quelle est l’utilisation dans le metavers ? Des entreprises de joaillerie ou de Luxe (Guerlain, Dolce&Gabbana par exemple) créé des pièces attachées à des jetons digitaux non reproductibles que le propriétaire possède dans le metavers.