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Rapport de branche 2022 : quels enseignements pour le secteur du portage salarial ? 2ème partie

19/10/2022

Dans notre premier volet consacré au deuxième rapport de branche du secteur, nous avions évoqué l’impact du covid sur le secteur en 2020. Les entreprises de portage ont été impacté négativement par la crise mais elles sont globalement confiantes sur leur capacité de rebond et sur le potentiel de croissance du marché, tiré par le développement du travail et les nouvelles aspirations des salariés. Dans cet article, nous décrypterons cette fois les informations révélées sur le profil des entreprises et des salariés portés.

Portage salarial : quel profil pour les entreprises de portage ?

C’est le principal avantage d’avoir fait appel aux données agrégées de l’INSEE. Elles permettent d’obtenir des données fiables qui permettent de dresser un portait fin des entreprises de portage. En 2019, on l’a vu dans notre premier volet, 330 entreprises de portage exerçaient une activité de portage salarial.

Globalement, il s’agit en grande majorité de PME (moins de 250 salariés) réalisant moins de 10 millions d’euros de chiffre d’affaires par an.

1/3 des entreprises présentes en 2019 ont moins de 2 ans d’ancienneté. Depuis l’encadrement législatif du secteur et l’extension de la convention collective de branche, de nouveaux entrants ont pénétré le marché du portage, attirés par le potentiel de croissance du secteur.

On assiste donc à la fois à une dynamique de concentration du marché avec de nombreux rapprochements entre entreprises du secteur et à l’arrivée de nouveaux acteurs.

L’arrivée de nouveaux entrants a eu très peu d’impact sur la répartition des entreprises sur le territoire. Comme pour le premier rapport de branche, la moitié des entreprises sont domiciliées en Île-de-France.

La majorité des entreprises de portage salarial sont généralistes avec en moyenne près de 10 domaines d’activité couverts. Très peu d’entreprises sont spécialisées sur un ou deux domaines d’activité.

Enfin, une grande majorité des entreprises mettent l’accompagnement de leurs consultants au centre de leurs services. 90% proposent ainsi un accompagnement personnalisé à leurs salariés portés. Une entreprise sur deux propose en outre une formation dans leurs parcours d’accueil (notamment des formations pour acquérir la posture du consultant).

Portage salarial : quel profil pour les salariés portés ?

Longtemps cantonné à des profils de cadres proches de la retraite, le portage salarial s’est considérablement démocratisé ces dernières années. Le marché croît avec de nouveaux profils de salariés portés. La publication du deuxième rapport de branche du secteur tombe donc en pic pour mieux connaître le salarié porté d’aujourd’hui.

L’âge moyen des salariés portés est de 46 ans. Si 2/3 des salariés portés ont plus de 40 ans, le nombre de salariés portés de moins de 30 ans progresse. Ils représentent 11 % des salariés portés en 2019.

La répartition Hommes/Femmes penche en faveur des hommes. 62 % des salariés portés sont des hommes en 2019.

Une majorité des salariés de la branche sont des cadres ou des professions intermédiaires.

Au niveau de la typologie des contrats, on remarque que le CDI progresse fortement ces dernières années. Pour la petite histoire, le CDI en portage salarial a été introduit par l’ordonnance n° 2015-380 du 2 avril 2015 relative au portage salarial. Le législateur entérine le fait que « L’entreprise de portage n’est pas tenue de fournir du travail au salarié porté » (article L. 1254-2.-I du code du travail) avec comme principale conséquence le fait que « Les périodes sans prestation à une entreprise cliente ne sont pas rémunérées. » (article L. 1254-21.-I du code du travail).

Il rencontre sans conteste un succès auprès des entreprises de portage salarial, qui peuvent ainsi plus facilement fidéliser leurs salariés portés et auprès des salariés portés qui n’ont plus à signer un contrat de travail pour chaque mission et qui ont la possibilité d’accéder plus facilement au logement et au prêt bancaire.

Le rapport de branche nous renseigne également sur la répartition des salariés portés selon leur lieu de résidence. Contrairement aux entreprises de portage qui sont majoritairement domiciliés en Île-de-France, les salariés portés sont répartis sur tout le territoire confirmant ainsi que le portage salarial est un dispositif pour l’emploi en région.

Les éléments sur les domaines d’activité des salariés portés sont particulièrement intéressants. On y apprend que les prestations informatiques sont le domaine d’activité le plus représenté en portage salarial. Viennent ensuite la gestion de projet et le management de transition.

Enfin, les salariés portés touchent en moyenne 20 274 euros en 2019 pour 619 heures travaillées. Entre temps de prospection, de formation et prestation non facturé ou sous facturé, il est très rare d’exercer une activité en portage à temps plein sur un an.

La rémunération brute moyenne annuelle a fortement progressé ces dernières années dû en partie à l’augmentation du nombre d’heures travaillées mais également à la progression de la rémunération brute horaire du secteur.

Près d’un salarié porté sur deux a gagné moins de 10 000 euros bruts en 2019. On remarque malgré cela que 17% des salariés portés ont touché plus de 40 000 euros en 2019, une proportion en forte progression puisqu’ils ne représentaient que 12% des salariés portés trois ans auparavant.

Le rapport de branche contient également des éléments sur le dialogue social, les attentes des entreprises du secteur vis-à-vis de la branche ou encore la rupture du contrat de travail en portage salarial. N’hésitez pas à consulter le rapport pour aller plus loin.