13/12/2022
Alors que se profile une réforme des retraites – l’exécutif devrait présenter un
projet de loi dans quelques jours pour une mise en œuvre souhaitée à l’été 2023
– il est difficile d’y voir clair sur sa future retraite.
Avant de savoir à quelle sauce nous allons être mangé, prenons un peu de temps pour comprendre la situation actuelle. Nous allons en particulier nous intéresser dans cet article au régime de retraite des indépendants.
La retraite est une préoccupation
majeure pour les indépendants. En particulier, parce que la majorité des
indépendants est bien incapable d’estimer correctement ces droits à la
retraite. Avant de rentrer dans le détail et de vous expliquer comment
fonctionne la retraite des indépendants, il est important de comprendre que vos
droits à la retraite dépendent grandement du statut sous lequel vous exercez
votre activité.
Une retraite qui dépend fortement du statut sous lequel vous
exercez
Aujourd’hui
de multiples statuts permettent d’exercer une activité indépendante.
Globalement lorsque vous vous lancez, vous avez le choix entre trois grandes options :
Découle de votre choix votre statut social qui a nécessairement des conséquences sur votre protection sociale et donc sur ce qui nous intéresse ici, votre retraite.
Pour bien comprendre le
fonctionnement de votre retraite, il faut comprendre que celle-ci est composée principalement
de deux étages (nous mettons volontairement de côté ici la retraite
complémentaire) :
La retraite de base
Obligatoire, elle est financée
par vos cotisations sociales et gérée par des caisses de retraite nationale.
Depuis 1973, la retraite de base des indépendants est alignée sur celle des
salariés. La pension de retraite de base est ainsi calculée avec la même
formule que celle du régime des salariés.
Votre pension sera égale à votre
revenu annuel moyen multiplié par votre Taux de retraite multiplié par le ratio
(nombre de trimestres d'assurance validés / durée de référence).
Le revenu annuel moyen retenu est
la moyenne des 25 meilleurs revenus d'activités annuels de votre carrière. La
nature du revenu pris en compte varie en fonction de votre statut.
Pour les indépendants assimilés
salariés (Présidents de SASU) et salariés (salariés portés et entrepreneurs
salariés en CAE) c’est leur salaire brut qui rentre en compte. Pour les
dirigeants d’EURL / SARL à l’impôt sur les sociétés, c’est la rémunération qu’ils
se versent (celle soumise à cotisation sociale). Pour les micro-entrepreneurs
et les travailleurs non-salariés (dirigeant d’EURL) soumis à l’impôt sur le
revenu, il s’agit de leur bénéfice professionnel.
A priori, on comprend tout de
suite qu’il vous sera plus difficile d’être au clair si vous êtes
micro-entrepreneur ou dirigeant d’EURL à l’impôt sur le revenu. Il vous est
impossible de piloter votre rémunération et donc très difficile d’avoir une
visibilité sur le revenu qui sera pris en compte pour votre retraite.
En particulier, pour les
micro-entrepreneurs, le bénéfice professionnel est calculé en appliquant un
abattement forfaitaire (qui dépend de votre activité) sur votre chiffre
d’affaires. Cet abattement réduit votre bénéfice et donc les impôts dont vous
devrez vous acquitter. Il joue en revanche en votre défaveur dans le cas de
votre retraite. Plus il est important et plus le revenu pris en compte dans le
calcul de votre pension sera faible. C’est le piège de la micro-entreprise.
Quant à votre taux de retraite,
il varie entre 37,5 % et 50 % selon le nombre de trimestre validés.
👉 Voir ici
pour bien comprendre en détail le calcul
La retraite complémentaire
Obligatoire également, elle est
tout comme la retraite de base financée par vos cotisations sociales et gérée
par des caisses de retraite nationale.
C’est elle qui explique en grande
partie la différence entre la retraite d’un indépendant et d’un salarié. En
effet, certaines catégories d’indépendants acquièrent peu de points de retraite
complémentaire du fait de cotisations sociales plus faibles (un avantage à
court terme qui se transforme en handicap pour votre retraite).
Pour les salariés et assimilés
salariés, pas de problème, ils cotisent au régime AGIRC-ARRCO comme les salariés et auront
une retraite équivalente à rémunération équivalente.
Pour les travailleurs
non-salariés (micro-entrepreneurs et dirigeants d’EURL) en revanche, il en est
bien autrement. Sans rentrer dans le détail, retenez juste que si vous êtes
concernés, à défaut de vous couvrir en cotisant sur des contrats d’épargne retraite,
vous percevrez une retraite complémentaire plus bien plus faible qu’un
indépendant ayant fait un autre choix de statut.
Le portage salarial : une solution pour sécuriser sa
retraite
Vous l’avez compris, votre
retraite peut varier fortement en fonction de votre parcours professionnel
antérieur à votre activité d’indépendant mais aussi en fonction de votre choix
de statut. Le portage salarial vous offre le statut le plus protecteur au
niveau de la protection sociale et en particulier de votre retraite.
Si vous avez été salarié avant de
lancer une activité indépendante (comme dans la grande majorité des cas), vous avez
la possibilité en optant pour le portage de continuer d’être affilié au régime
général. Pas de polypension et beaucoup moins de difficulté pour estimer sa
future retraite.
Si on fait un petit retour en
arrière, c’est d’ailleurs la principale raison de la création du
dispositif : permettre à des salariés seniors qui peinent à retrouver un
poste équivalent après la perte d’un emploi, de continuer de cotiser au régime
général pour leur retraite.
En bonus, certaines entreprises de portage vous proposent d’investir votre argent dans des plans épargnes retraite pour la préparer au mieux (avec la possibilité de déduire de votre revenu fiscal les sommes investies mais c’est un autre sujet 😊).
sur votre activité professionnelle avec le portage salarial