16/11/2023
Chaque année, de plus en
plus de freelances font le choix d’exercer leur activité en portage salarial. Un
statut protecteur qui permet de se concentrer sur son cœur de métier en s’évitant
la charge mentale liée à la gestion d’une entreprise.
Cette nouvelle vague de salariés portés est-elle vraiment différente des pionniers du dispositif, ceux qui étaient là avant son encadrement législatif ? Je te propose de dresser ensemble le portrait-robot du salarié porté.
Tu ne le sais probablement
pas mais le portage salarial est né dans les années 80. Bien longtemps (on
pourrait presque tenter un « jadis ») avant l’ordonnance
de 2015 qui définit les règles du jeu et l’extension de la convention
collective en 2017.
Il naît principalement pour répondre au besoin des cadres
proches de la retraite qui se sont fait licenciés et peinent à retrouver un poste
de salariés équivalent dans une autre entreprise. Le constat est le suivant :
ils ont besoin d’un véhicule administratif leur permettant de proposer leur
compétences autrement aux entreprises tout en continuant de cotiser au régime général
de la retraite (le Régime Social des Indépendant ayant très mauvaise presse).
Tu comprends où je veux en venir ? Initialement, le
portage salarial s’adresse plutôt à des personnes dans la tranche d’âge 55-60
ans. Qu’en est-il aujourd’hui ?
L’âge moyen d’un salarié porté est de 46 ans avec
relativement peu de différences entre les hommes et les femmes (46,8 ans pour les
hommes et 45,8 ans pour les femmes).
Le dispositif touche un public plus jeune. 11 % des salariés portés ont d’ailleurs moins de 31 ans en 2020.
En France, de plus en plus de métiers s’exercent en freelance.
France Stratégie expliquait ça très bien dans une note en 2017. Avant les indépendants
étaient principalement agriculteurs ou médecins libéraux. Aujourd’hui, il existe
une grande diversité dans les métiers exercés en freelance.
« Il était agriculteur ou patron de restaurant il y a trente ans. Aujourd’hui, il est graphiste, formateur ou électricien. Le visage de l’indépendant a changé. »
Le portage n’échappe pas à cette réalité. Avec toutefois une
petite nuance. Le portage salarial est rappelons-le réservé à de la prestation
intellectuelle BtoB. BtoB car les clients d’un salarié porté doivent être des
entreprises.
Alors quels sont les métiers les plus exercés en portage ?
La première place est bien gardée. De manière constante
depuis que nous avons des statistiques fiables sur le secteur, les prestations
informatiques arrivent en tête des activités des portés. 78 % des entreprises
interrogées dans le cadre du rapport de branche 2023 les citent dans le top 3
des domaines d'activités exercés par leurs salariés portés.
Suivent ensuite la gestion de projet, l’expertise technique, le management de transition ou la formation.
En portage salarial, on peut signer un CDD ou un CDI. Nous
avons déjà abordé le sujet, c’est un des nombreux avantages de ce statut par
rapport à la micro-entreprise. Il est plus facile de se loger ou d’acheter
sa résidence principale en portage.
Le CDI en portage est possible depuis la promulgation de l’ordonnance
de 2015. En réaffirmant la non-obligation pour les entreprises de portage de
fournir du travail à leurs salariés portés (et par conséquent la non-obligation
de payer les salariés portés entre deux missions), elle a permis la mise en
place du CDI en portage.
Une chance dont les entreprises de portage et leurs salariés portés se sont saisie comme le montre l’évolution du CDI au sein de la branche.
A noter : le rapport de branche 2023 met en avant une
plus forte proportion d’hommes en CDI (62 % pour les hommes contre « seulement »
51 % pour les femmes).
Nous sommes convaincus depuis longtemps de la pertinence du
portage salarial comme outil de la politique d’emploi dans les territoires. Le
secteur fait notamment un gros travail pour faire connaître le dispositif des
demandeurs d’emploi et des personnes en transition en région.
Un travail qui porte visiblement ces fruits.
Aujourd’hui 60 % des salariés portés résident hors de l'Ile-de-France (environ 30 % e la richesse produite en France), qui arrive tout de même assez largement en tête. La région Auvergne-Rhône-Alpes (11 % des salariés portés) arrive en 2ème position, suivi au coude à coude des régions Haut de France (7 %) et Occitanie (7 %).
En tant que freelance, il est très rare de pouvoir facturer plus
de 200 jours par an (sauf pour les profils en régie : manager de
transition ou développeurs qui tirent particulièrement bien leur épingle du jeu
en matière de revenus).
En portage salarial, la rémunération moyenne est de 21 273
euros pour 622 heures travaillées (chiffres 2020), en progression de 6 % par
rapport à 2019.
Une rémunération moyenne en progression constante depuis 2015 sous l’effet d’une hausse combinée du nombre d’heures travaillées et de la rémunération moyenne brute horaire.
Si on ramène ces chiffres en équivalent temps plein (EQTP)
pour comparer avec du salariat classique, la rémunération moyenne est de 62 398
euros en 2020.
Au niveau de la répartition, 19 % des salariés portés ont gagné plus de 40 000 euros en 2020. A l’autre bout de la chaîne, 48 % des salariés portés ont gagné moins de 10 000 euros en 2020.
On constate une hausse importante depuis quelques années de
la part des salariés gagnant plus de 40 000 euros (seulement 12 % en 2016)
et à l’inverse une baisse de la part des salariés portés gagnant moins de 10 000
euros (58 % en 2016).
Notre article touche à sa fin. Nous espérons que tu connais désormais
un peu mieux le profil des salariés portés. Tu peux compléter cette approche en
lisant le rapport
de branche 2023.
sur votre activité professionnelle avec le portage salarial