Search picto Magnify Search picto Close

Micro-entreprises : un bond spectaculaire en un an

02/09/2021

Alors que la crise sanitaire se poursuit, laissant planer le doute sur l’avenir de nombreuses entreprises, l’INSEE a publié des données récentes concernant les créations d’entreprises. Ces chiffres témoignent d’un dynamisme entrepreneurial accru, notamment avec une explosion du nombre de micro-entreprises créées.

augmentation-creation-microentreprises

Plus des deux tiers des créations concernent des micro-entreprises

Entre juin 2020 et juin 2021, 1,006 million d’entreprises ont été créées en France (hors secteur agricole). Parmi celles-ci, environ 650 000 sont des micro-entreprises, ce qui représente plus des deux tiers des nouvelles structures. Les créations sous forme sociétaire (SARL, SAS, etc.) représentent 26,1 %, tandis que les entreprises individuelles classiques ne constituent que 8,8 % du total.

Ce régime simplifié continue de séduire les Français grâce à sa souplesse et ses faibles coûts administratifs. La crise sanitaire a sans doute joué un rôle clé dans cet essor, poussant de nombreux travailleurs à rechercher des revenus complémentaires ou à se reconvertir vers des activités indépendantes. En 2017, près de 30 % des micro-entrepreneurs étaient pluri-actifs, occupant parallèlement un emploi salarié. Il est probable que cette tendance se soit renforcée avec la crise, notamment à travers des activités comme la livraison ou le commerce en ligne.

Quels sont les secteurs les plus concernés ?

Si les chiffres de 2021 ne sont pas encore disponibles, les données de 2020 permettent d’identifier les secteurs ayant connu le plus grand nombre de créations de micro-entreprises. Six domaines se distinguent particulièrement :

Le transport et l’entreposage (environ 88 000 micro-entreprises créées) : la montée en puissance des plateformes de livraison (Uber Eats, Deliveroo, Amazon Flex) a généré une forte demande pour des travailleurs indépendants.

Le commerce et la réparation automobile (environ 81 000 créations) : de nombreux entrepreneurs se lancent dans le commerce en ligne, via des plateformes comme eBay, Vinted ou Shopify.

Les autres services aux ménages (environ 60 000 créations) : cela inclut des services comme le ménage, la garde d’enfants ou l’assistance à domicile.

L’enseignement, la santé humaine et l’action sociale (environ 47 000 créations) : avec l’essor des cours en ligne, du coaching et des services de bien-être.

La construction (environ 44 000 créations) : notamment des auto-entrepreneurs dans la rénovation et le bâtiment.

Pourquoi un tel engouement pour la micro-entreprise ?

Le régime de la micro-entreprise attire en raison de ses avantages fiscaux et administratifs. Sa création est rapide et peu coûteuse, les charges sociales sont calculées en fonction du chiffre d’affaires, et la comptabilité est allégée. Cette flexibilité séduit particulièrement les travailleurs indépendants souhaitant tester une activité avant de potentiellement évoluer vers un statut plus structuré.

De plus, la transformation du monde du travail, accélérée par la crise du COVID-19, a encouragé une montée du travail indépendant. De nombreux salariés ont profité du télétravail et des périodes de chômage partiel pour se lancer dans une activité complémentaire. Par ailleurs, la digitalisation et l’essor du e-commerce offrent aujourd’hui de nombreuses opportunités aux entrepreneurs individuels.

Un phénomène durable ?

Cette tendance à la hausse du nombre de micro-entreprises pourrait se poursuivre dans les années à venir. Toutefois, il reste à voir combien de ces nouvelles structures parviendront à survivre à moyen et long terme. Selon certaines études, près de 50 % des micro-entreprises cessent leur activité au bout de trois ans. Les défis liés à la pérennité de ces entreprises restent donc importants, notamment en ce qui concerne la rentabilité et la gestion administrative.

Néanmoins, il est clair que la micro-entreprise joue un rôle croissant dans l’économie française, en offrant une solution accessible à ceux qui souhaitent entreprendre rapidement et sans contraintes lourdes. La crise sanitaire a accéléré cette tendance, et le phénomène pourrait bien s’ancrer durablement dans le paysage entrepreneurial français.