11/02/2020
Après avoir consacré un article aux principaux enseignements du premier rapport de branche du portage salarial, le Guide du portage dresse dans ce deuxième volet un portrait des acteurs du secteur et de leurs attentes.
Voilà des éléments aptes à rassurer entreprises
clientes et personnes intéressées par le portage salarial.
Au-delà de ces grands enseignements, présentés dans le premier volet de notre dossier consacré à sa sortie, ce premier rapport de branche du portage nous permet de mieux connaître les acteurs de cette forme d’emploi : salariés et entreprises de portage salarial, et les attentes de ces dernières.
Le recours à des données* issues de la statistique publique a permis de connaître le nombre de salariés des entreprises de portage avec une plus grande fiabilité (33 000 en 2018). Il a également permis de dresser un portrait des salariés du secteur : âge moyen, répartition hommes/femmes, région de résidence, rémunération moyenne en équivalent temps plein, nature du contrat de travail… Le rapport de branche fournit une littérature précieuse sur le profil des salariés portés.
La lecture du rapport nous apprend ainsi, que l’âge moyen d’un salarié porté est de 46 ans. La majorité des salariés portés a plus de 40 ans (67 % de l’effectif total) mais cette forme d’emploi séduit également les jeunes puisque 11 % des salariés du secteur ont moins de 30 ans.
Le rapport met
également en avant la répartition hommes/femmes dans la branche. En 2016, 60
% des salariés du secteur étaient des hommes et 40 % des femmes, cette
proportion étant relativement stable entre 2015 et 2016.
Autre élément
intéressant : la région de résidence des salariés portés. Le portage
salarial dépasse aujourd’hui largement le cadre du bassin d’emploi parisien et
constitue une solution pour l’emploi en régions. 60 % des salariés portés
résident en effet en dehors de l’Ile-de-France, preuve d’un fort maillage
territorial.
Sur un plan économique, la rémunération moyenne annuelle en équivalent temps plein d’un salarié porté, atteint 59 760 euros, en progression de 19 %. Si les salariés portés exercent rarement à temps plein sur une année entière, cette rémunération moyenne positionne les salariés portés sur des activités à forte valeur ajoutée.
Positionnement
également confirmé par les activités les plus représentées en portage salarial.
Si les salariés portés exercent dans des domaines très variés, certains ressortent
toutefois clairement du lot. C’est le cas de la prestation informatique (citée
dans le top 3 de leurs domaines d’activité par 62 % des entreprises interrogées
dans le cadre du rapport), de la formation ou encore de la gestion de
projet.
Enfin, il est intéressant de noter la forte proportion de salariés portés en CDI dans la branche (44 % de l’effectif total). Les spécificités du portage salarial étant prises en compte depuis 2015 (pas d’obligation de fournir du travail pour l’entreprise de portage et donc pas d’obligation de verser une rémunération pendant l’intermission notamment), le CDI en portage salarial s’est petit à petit démocratisé jusqu’à représenter une part très proche du CDD dans l’effectif total. C’est également le signe d’une population qui se stabilise dans le dispositif (voir notre article sur le contrat de travail en portage salarial).
Le rapport de
branche apporte également des éléments sur les entreprises de portage salarial.
Il confirme notamment qu’une grande majorité des 300 entreprises de portage
salarial présentes sur le territoire sont des PME (Petites et Moyennes
Entreprises).
Présentes sur toute la France (voir carte ci-dessous), elles proposent le plus souvent leurs services sur une grande variété de domaines d’activité. En effet, seules quelques entreprises de portage salarial font le choix de se spécialiser sur un ou deux domaines spécifiques. 90 % des entreprises du secteur comptabilisent au moins 3 domaines d'activité différents et, en moyenne, une entreprise est présente sur 12 domaines d’activité.
Au-delà des
éléments quantitatifs, ce premier rapport de branche consacre une partie aux
attentes des entreprises du secteur vis-à-vis de la branche.
Le Guide du
portage abordait, il y a quelques semaines, la
relation historiquement compliquée entre portage salarial et URSSAF. Il
semblerait que nous ayons tapé dans le mille. Interrogées sur les priorités à
traiter dans la branche, les entreprises du secteur mettent en effet en avant le
besoin de clarification des relations avec l'URSSAF comme la priorité n°1. Ce
besoin de clarification concerne notamment la gestion des frais professionnels
en portage salarial et, la possibilité pour un salarié porté d’être considéré
comme étant à temps partiel.
Priorité n°2
des entreprises du secteur, l’harmonisation des pratiques en matière de
transformation du chiffre d’affaires en salaire, est réclamée par une
entreprise interrogée sur 4. Comme nous vous l’annoncions le mois dernier, il
semblerait que cette volonté ait été entendue puisque des
négociations entre les partenaires sociaux sont en cours sur le sujet.
Enfin, la baisse de la rémunération minimale pour exercer en portage salarial, complète le podium des priorités des entreprises du secteur. Pour rappel, ce seuil est fixé aujourd’hui à 77 % du plafond de la sécurité sociale.
*Données
issues des déclarations annuelles des données sociales (DADS) de 2015 et 2016.
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